Pour le 49ème congrès des architectes qui se déroule le 25, 26 et 27 octobre à Marseille Palais du Pharo, venez écouter et débattre le vendredi 26 octobre, en présence de Marc BARANI Architecte, Grand Prix de l’Académie d’Architecture et Youssef TOHME Architecte.
Débat animé par Dominique ERRARD :
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Nous accueillons deux Architectes dont l’activité s’exerce en France, sur des projets urbains et architecturaux parmi les plus ambitieux du moment – comme dans le quartier Brazza à Bordeaux – mais aussi à l’international.
Nous évoquerons particulièrement Beyrouth où Marc Barani vient de livrer le Mausolée de Rafik Hariri, et où l’agence de Youssef est basée. La mise en perspective de la pratique de l’Architecture en France depuis des environnements ou les manières de faire sont aussi différentes est peut-être un moyen de la questionner, d’orienter un débat ouvert sur une crise. Nous serions heureux d’entendre les points de vue de nos invités, et de pouvoir en discuter avec eux.
La question de la place des Architectes dans la chaine des acteurs contemporains de l’aménagement du territoire se pose en regard de l’actualité syndicale du moment : la loi Elan, et son objectif affiché de construire mieux, moins cher, et plus vite – ce qui n’est pas sans nous rappeler certaines dérives dramatiques des trente glorieuses. La mise en avant de l’intérêt public de l’Architecture, et de la plus-value qualitative que peuvent apporter les Architectes ne semblent plus suffire à convaincre, ni à compenser l’étiquette de fauteurs de trouble utiles qui était la nôtre jusqu’à aujourd’hui.
La suppression des concours pour le logement social est une manière de mettre les Architectes un peu plus à l’écart, d’acter le fait qu’ils sont plus considérés aujourd’hui comme des freins aux objectifs de la loi, que des atouts. Les appels à projets de type « Paris » ou « Métropoles innovants » sont aussi des moyens d’attribuer à des opérateurs urbains privés des mandats pour coordonner, et diriger des groupements de maîtrise d’œuvre. Pour construire mieux, plus vite, et moins cher, ne faut-il pas, au contraire, remettre les Architectes au centre du système ?
La connaissance globale des architectes sur l’ensemble du processus d’aménagement leur confère de facto la capacité d’innover. Justement, le « droit d’innover », inscrit aujourd’hui dans la loi Darmanin, est-il un outil que la profession peut mettre à profit pour reprendre la main sur la règle qui régit son art, dictée aujourd’hui par des corps tiers, non concertés, pour produire des textes souvent contradictoires et inapplicables sans sacrifier la qualité des projets ?
La capitale libanaise, bousculée par l’histoire depuis des décennies, peut s’apparenter à un espace dérégulé où la contrainte normative qui entrave l’Architecture en France est limitée.
Comment s’exerce la planification urbaine, la programmation et la gestion de l’espace public ? A quoi ressemble une architecture conçue sans PLU ? avec d’autres normes de sécurité, PMR, ou DTU ? Pour quel préjudice, et quel bénéfice ? Beyrouth se construit-elle avec des Bureaux de Contrôle ? Des coordinateurs SPS ? Est-ce que des relais privés, tels que les assurances, ou la profession à travers les règles de l’Art parviennent à pallier la norme en assumant la responsabilité inhérente à l’acte de construire ?
En présentant Beyrouth de leurs points de vue, nos deux protagonistes peuvent nous raconter indirectement, et avec un œil objectif, notre situation en France.
En nous racontant leur collaboration à Bordeaux-Brazza, le premier en tant qu’urbaniste inventeur des « Volumes-Capables », le second en tant qu’Architecte-chercheur engagé sur la mutabilité bureau-logement, ils peuvent nous donner à réfléchir, et nous l’espérons ouvrir des pistes.
https://www.architectes.org/actualites/avec-la-loi-elan-l-architecture-est-reduite-portion-congrue
http://www.larchitecturedaujourdhui.fr/marc-barani-tribune/
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