Pour le 49ème congrès des architectes qui se déroule le 25, 26 et 27 octobre à Marseille Palais du Pharo, venez écouter et débattre le jeudi 25 octobre, en présence de Robert REICHEN, membre de l’Académie d’Architecture, Officier des Arts et des Lettres et Chevalier de l’ordre National de la Légion d’Honneur – Julien DENORMANDIE, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires – Martine VASSAL, Présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Vice Présidente de la Métropole de Marseille – Laure-Agnès CARADEC, adjointe au Maire de la Ville de Marseille, Déléguée à l’Urbanisme, Présidente de l’AGAM – Régis CHAUMONT, architecte, Président de l’Unsfa – Lionel CARLI, architecte, ancien président du CNOA.
Débat animé par Dominique ERRARD : https://www.congresdesarchis.com/Inscription
Cette table ronde est l’occasion d’entrer plus avant dans le thème du Congrès 2018.
Les Métropoles sont de nouvelles entités administratives françaises au territoire agrandi et aux compétences élargies par rapport aux Communautés Urbaines dont elles prennent la suite. Par l’addition des champs de compétences affectées précédemment aux Communes, et aussi partiellement aux Départements et aux Régions, elles sont appelées à prendre un rôle moteur dans l’aménagement du territoire, et deviennent de fait les collectivités territoriales aux moyens économiques et humains les plus important après l’Etat. Elles auront, en outre, un rôle structurant pour le développement économique et humains de leurs Régions. Ce rôle particulier est renforcé par l’éclatement, le peu de moyens et de champs de compétences des collectivités intermédiaires que sont en France les Régions et les Départements. Elles seront donc appelées à devenir des interlocuteurs et des donneurs d’ordre importants pour les architectes. Elles seront pour les architectes un nouveau champ de réflexion pour un aménagement du territoire élargi.
Pourtant si nous nous penchons sur le terme de METROPOLE nous ne pouvons que constater que les collectivités territoriales auxquelles il est affecté en France entreraient plutôt dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler VILLES INTERMEDIAIRES à l’échelle mondiale. En effet le terme de Villes Intermédiaires réuni en principe les agglomérations comprises entre cent mille et deux millions d’habitants. Or aucune des collectivités considérées, en dehors du Grand Paris, ne dépasse ce chiffre.
Pour nombre d’entre elles, leur territoire élargi sort largement du cadre strictement urbain, habituellement qualifié de « métropolitain ». Elles comportent parfois de nombreux espaces péri-urbains, voire ruraux, quand il ne s’agit pas d’espaces naturels protégés. Marseille qui est devenu une Métropole Département allant jusqu’à Aix en Provence et Aubagne et englobant une majorité de zones naturelles, dont le Parc National des Calanques est symbolique en la matière et constitue même une situation extrême à même de nourrir nos réflexions sur la place des architectes dans un nouveau processus de développement territorial liant l’urbain et le rural. Marseille, ville multiculturelle rencontre des civilisations de la Méditerranée depuis plus de deux millénaires et qui contribué à leur brassage, nous offre l’occasion d’élargir nos réflexions à notre responsabilité d’architectes pour lier le devenir d’une Ville à son Histoire, et pour contribuer à maintenir des liens sociaux, en se mettant au cœur des Mondes.
Parmi les dix Métropoles françaises la situation de Marseille n’est pas unique, encore qu’elle s’inscrive à l’échelle d’un département. Les espaces péri-urbain, ruraux et les espaces naturels parfois protégés sont largement prédominants par rapport au tissu urbain dense. Dans d’autres Métropoles des groupes d’élus représentant des communes petites ou moyennes se sont déjà mobilisés pour dénoncer l’aspiration de la Ville Centre et les effets pervers en matière d’aménagement du territoire. La question soulevée se posera peut-être de façon encore plus forte pour les zones rurales éloignées des Métropoles.
Pour les architectes et les urbanistes il en découle de nombreuses questions :
- Les Métropoles sont-elles la bonne échelle pour concevoir et décider l’aménagement du territoire ?
- Comment trouver le bon équilibre entre l’attractivité urbaine et l’aménagement des espaces péri-urbains ?
- S’agit-il d’une réflexion globale ou de démarches distinctes s’appuyant sur des compétences particulières ?
- Quel sera la place des dix Métropoles françaises dans l’aménagement du territoire, auront-elles un effet d’aspirateur venant appauvrir les autres territoires ou contribuer ont-elles à un nouvel équilibre ?
- Quelles sont les ambitions et volontés politiques ?
- Quel sera la place des architectes et des urbanistes pour inventer ces nouveaux territoires ?
Cette table ronde réunira des professionnels reconnus de l’architecture et de l’urbanisme, des personnalités politiques et des représentants de l’Unsfa.