“Moi je m’appuie sur mon bureau d’études”
Certes, mais celui-ci n’a pas vocation à connaître les obligations de l’architecte ou du descripteur! C’est ainsi que se préparent les litiges d’aujourd’hui et les contentieux de demain.
La méconnaissance des textes réglementaires, dont les premiers sont parus il y a trois ans[1] entraîne des oublis de prescriptions ou des prescriptions incomplètes entrainant à leur tour des dépenses imprévues, des litiges ou des contentieux générant pour chaque personne concernée pertes de temps, d’argent et pour les architectes, perte de considération professionnelle avec les connaissances que l’on sait sur l’image que se font les profanes sur la profession toute entière.
Par ailleurs, le temps inutile consacré à corriger les conséquences de cette ignorance s’oppose au temps utile nécessaire à la rédaction des nouveaux articles ou documents qui s’imposent.
Sur l’aspect thermique réglementaire les architectes dans leur grande majorité ne savent pas qu’ils ne savent pas et en sont au premier niveau du processus d’apprentissage! Alors que, dans un récent sondage du Moniteur, 59% des architectes estimaient être opérationnels vis à vis de la RT 2012, je suis amené à constater quotidiennement la méconnaissance par la plupart des nouvelles obligations réglementaires. L’article 23 de l’arrêté du 26 octobre 2010 sur les mesures des consommations en est une bonne illustration: dans l’ignorance de celui-ci, on voit mal comment peut être établi le descriptif correspondant à cette obligation !
Comment enrayer cette situation ?
Une possibilité consisterait à mutualiser les efforts pour que chacun dispose le plus rapidement possible d’une base de ressources utiles qu’il pourra s’approprier en l’adaptant à ses propres besoins.
Une telle action collective chiffrée de façon totalement arbitraire et provisoire à 200 000 €, payée par 1 000 agences reviendrait à 200 € par agence et à 10 € si c’était dans la cotisation ordinale…
Avec quels acteurs ?
Puisqu’il s’agit d’une mutualisation, il semble qu’un syndicat d’architecte serait le mieux placé pour porter le projet auquel pourraient s’associer d’autres partenaires de conception (Cinov, Untec…). L’action pourrait également être menée en partenanriat avec l’AQC puisqu’il s’agit éminemment d’une mesure de prévention des risques potentiels issus de prescriptions incomplètes dans le meilleur des cas et parfois absentes!
Une contribution financière ou logistique pourrait être demandée au ministère de tutelle à l’Ademe. Quelques organismes privés fournissant des bases de données (Batiprix, Devis-soc, hyper-archi…) pourraient également contribuer à cette entreprise.
Rappel des niveaux d’apprentissage:
|
On ignore que l’on ne sait pas |
|
On sait qu’on ne sait pas |
|
On sait que l’on sait |
|
On ne sait pas (plus) que l’on sait |
C’est plus du syndicalisme que de la formation, mais ça passe par la formation…
Jacques ALLIER
[1] on ne pourra pas dire que l’on a été pris en traite…