Vœux 2019
La presse en parle!
Le moniteur du 25 janvier 2019


Ces derniers jours de janvier nous rappellent toujours que nous avons éliminé notre roi, il y a 226 ans, dans la rigueur de l’hiver et la vigueur de nos révoltes.
Sans que nos problèmes ne se soient pour autant résolus.
Sans doute la rébellion de cet automne n’ira pas jusque-là. Mais sait-on ?
Dans un souci d’apaisement, le premier vœu que je formule ce soir est celui que se réalise la prophétie formulée jeudi dernier lors des vœux du président du Conseil national de l’ordre des architectes, – dont je salue la présence des vice-présidents et qui nous a promis que l’année 2019, serait celle de l’optimisme.
Alors d’accord, on prend…l’optimisme
Mais, dans notre profession plus que l’optimisme qui certes, nous donne le sourire, je voudrais ce soir vous insuffler l’esprit de conquête.
Un esprit de conquête après la dure année 2018.
- Dure car on s’est cassé les dents dans ELAN.
- Dure, car si nous avons été consultés par nos dirigeants, aucune concertation n’a été engagée avec nous alors que nous aurions pu aider à construire des lois qui s’appuient sur la connaissance du terrain – comme seuls les architectes peuvent l’offrir.
- Dure, car on en a pris plein la figure en se heurtant sans cesse contre le mur des sourds.
A M. Bruno LEMAIRE, 8 courriers à Mme la Ministre de la Culture, à sa directrice de cabinet 4 à M. CASTANER, ainsi que des appels et des SMS sans réponses, des courriers à M. JUPPE, MEZARD, à M. Edouard Philippe avec une demande précise formulée de vive voix. à M. Emmanuel MACRON, à M. Alexis KOHLER, M. François de RUGY, Benoit RIBADEAU-DUMAS, Sylvie CORREARD et Damien CAZE. Seul le ministère du logement nous a répondu et nous a reçu. Oui c’est un mur des sourds. Qui aujourd’hui bat en brèche de nous avoir tous trop ignorés.
- Dure, car nous exerçons notre métier sans compter nos heures, en pleine responsabilité, et souvent en concurrence avec des pseudo professionnels peu scrupuleux
- Dure, car aucune autorité ne nous dit ce que nous réserve l’avenir…
Mais 2018, nous a réservé des moments puissants dans lesquels nous pouvons régénérer notre énergie pour la nouvelle année.
- Avec justement la bataille de la loi ELAN. Nous avons multiplié les analyses, formulé des propositions, alerté des dangers. Toute la profession s’est réunie dans le collectif « Ambition Logement » que le Conseil national de l’ordre des architectes veut activer sur tous les sujets touchant la profession en connectant nos réseaux et sources d’information.
- Avec un combat syndical sans précédent pour préserver les intérêts des 10 000 architectes employeurs menacés par le pacte de responsabilité qui risque d’alourdir leurs charges et contraindre leur politique salariale et toute volonté d’embauche de collaborateurs.
- Avec un très grand congrès à Marseille, riche des conférences de Bernard REICHEN, Marc BARANI et Youssef THOME.
- Avec un dynamisme syndical fortement engagé tel que le SA 13 nous l’a montré lors de ce Congrès
- Avec PRESCRIRE et BIM PRESCRIRE qui se développe et rayonne
- Avec le GEPA qui montre avec excellence notre capacité à nous former
- Avec nos permanents toujours motivés pour abattre un travail de titan.
- Avec des équipes renouvelées qui travaillent sur les sujets majeurs de la profession :
- Avec vous tous ici présents :
- Le ministère de la culture……….., ……………..,
- M. DELDUC directeur de la DGALN,
- Madame LE SCIELLOUR du Ministère de l’Economie
- Michel CHASSANG, Président de l’UNAPL
- Jean-Claude MARTINEZ Président de la MUTUELLE DES ARCHITECTES FRANÇAIS ……., …………………..)
- Mme Nicole SITRUK
- Les délégués généraux de l’Untec et de l’Unge
- Paul-François LUCIANI, vice-président de l’OGBTP
- Anne-Charlotte LORBER, responsable du développement des branches de MMH (Malakoff Médéric Humanis)
- Antoine DESBARRIERES, directeur de Qualitel
- Valérie FLICOTEAUX & Eric WIRTH, Jean-Michel DAQUIN
- Laure GOMBERT & Elvire GAUDINO (présidente et trésorière de l’UNEAP (Syndicat des étudiants)
- Passion architecture
Vous qui nous faites l’honneur de nous accompagner et de croire aux architectes
Vous qui comme nous êtes convaincus que POUR les architectes, c’est à l’Unsfa que cela se passe.
Merci à chacun d’entre vous de nous donner votre confiance pour porter la force des architectes.
Le meilleur argument qui a convaincu nos dirigeants au cours de nos rencontres est la capacité que nous avons à représenter TOUS les architectes, celui qui travaille isolé dans la vallée de l’Ubaye, la grande agence parisienne qui travaille à l’export u celle de l’Ardèche aujourd’hui en Chine, le breton, le lyonnais, l’alsacien, le niçois, toute la richesse avec toute la diversité des territoires et des tailles de nos agences.
Certes, le premier ministre n’a pas voulu l’entendre lors de nos échanges de cet été (sans doute se préparait-il aux difficultés de l’automne) mais le ministère du logement nous a ouvert largement ses portes et le ministère de la culture a toujours répondu présent, même s’il n’a pas été possible de rencontrer notre ministre de tutelle ou de l’accueillir dans nos congrès.
Cet esprit de conquête que je vous propose, nous l’avons forgée dans cette dure année passée.
La conquête est l’art de déplacer les frontières et c’est ce que nous voulons faire avec l’Unsfa et ses 40 syndicats dirigés par des présidents fortement investis, et sans qui l’Unsfa n’existerait pas
A l’occasion des vœux de 2018 nous nous posions déjà la question : « Où allons-nous? »
A l’aube de 2019, cette question n’a toujours pas de réponse. Il faut aller la conquérir.
La ministre de la culture, Françoise Nyssen avait annoncé le 17 mai 2018 le lancement de deux chantiers :
Une réflexion sur la façon de renforcer « le désir d’architecture » dans notre pays,
Et un travail sur l’apport des architectes à la qualité de l’habitat,
M. DENORMANDIE m’a reçu avec son conseiller le 19 octobre en manifestant une écoute attentive à l’appel des architectes. Il a délégué M. DELDUC au Congrès de Marseille et nous avons poursuivi nos échanges en abordant un véritable travail. Je les en remercie vivement.
Le ministre du logement souhaite également développer le « désir d’architecture ». Nous lui avons répondu que l’urgence tant des enjeux de notre profession que de ceux du cadre de vie et de l’environnement avait besoin d’un véritable soutien politique et ne pouvait attendre la naissance d’un désir.
Ce nirvana désir-s’il veut bien illuminer notre société va mettre des dizaines d’années à entrer dans les mœurs
Bien avant d’être dans les esprits il sera immédiatement submergé par des mécaniques économiques de rentabilité et d’efficacité à court terme – celle d’un mandat électoral.
Le besoin, l’appel d’architecture exigent une maturité collective qui ne peut s’épanouir qu’avec une volonté politique déterminée par des règles utiles au bien-être de tous. Il ne s’agit pas de protéger une profession, il s’agit de projeter l’avenir d’un pays, d’un patrimoine et de ses enfants.
C’est au fond des problèmes qu’il faut s’attaquer
Les débats philosophiques sur le désir sont loin des grandes questions et des vrais enjeux de la profession d’architecte que nous proposons de d’articuler sur 8 grands thèmes :
- Formation initiale et entrée dans le métier
- L’urbanisme
- Exercice professionnel
- La commande publique
- Le relais intergénérationnel
- L’habitat indigne
- La rénovation
Parallèlement les architectes ont de nombreuses propositions à faire pour faciliter la qualité du logement et du cadre de vie 9 janvier 2019 DGALN.
C’est ce nouvel esprit de conquête que l’Unsfa veut insuffler pour 2019 à tous les architectes et à la population qui vit dans les espaces imaginés par eux.
Au nom de l’Unsfa, je fais le vœu :
- que le Président de la république puisse enfin mettre à exécution ses déclarations de candidat lorsqu’il a promis, en 2017, au pays tout entier :
- « Il est nécessaire de replacer l’architecte au cœur des processus de créations de nos villes, de lui rendre sa capacité à inventer et d’en faire à nouveau un acteur du progrès et de l’amélioration de nos cadres de vie. »
- « On ne peut accepter que 70 % des surfaces produites en France le soient sans architecte, c’est une réalité à combattre. »
- « Les concours d’architecture sont des espaces privilégiés de dialogue, d’échange et de compréhension. »
- « Le rôle de l’architecte, quand il en a un, se limite désormais trop souvent à l’obtention d’un permis de construire. Sur ces questions, les lignes doivent bouger. »
- je fais le vœu que, malgré la loi ELAN, les bailleurs sociaux, soucieux de la qualité architecturale de leur bâtiment et du cadre de vie de leur territoire, continuent à lancer des concours et à appliquer les principes vertueux de la loi MOP.
- Je fais le vœu qu’enfin les objectifs définis par la loi soient atteint : Plus 500 000 logements réhabilités et performants par an. Avec le savoir-faire des architectes.
- Je fais le vœu, en cette année du cinquantenaire de l’Unsfa, que le maximum de consœurs et confrères s’engage avec nous pour faire aboutir le contrôle des signatures d’architecte par les services instructeurs.
- Que dans le même temps, les énormes responsabilités professionnelles des architectes soient ramenées à une juste mesure pour permettre à notre métier d’évoluer.
- Que les architectes employeurs nous soutiennent et comprennent que nous les représentons avec probité et conviction dans leurs relations sociales avec leurs salariés.
- Que tous les architectes manifestent leur esprit de conquête en venant très nombreux au Congrès de Strasbourg les 24, 25 et 26 octobre prochains pour célébrer les 50 ans de l’Unsfa.
- Je formule au nom de l’Unsfa et avant tout autre désir, le vœu que les architectes, pour servir la vie de notre pays, puissent faire vivre leur métier…et en vivre.
Le corps électoral confie un mandat à des élus pour diriger, avec des budgets extrêmement importants, une politique qui détermine notre quotidien, notre avenir, le cadre de notre vie en société. Avec une abstention grandissante, ces manettes sont confiées par de moins en moins d’électeurs à des dirigeants de plus en plus isolés. Le rôle des corps intermédiaires, dont bien évidemment celui de notre syndicat, l’Unsfa, tend à se diminuer par l’affaiblissement de deux vecteurs :
- Le désintérêt des individus pour l’action collective en laquelle ils ont difficulté à croire ou s’investir
- La mise à l’écart de ces corps intermédiaires par nos élus et ce, tout particulièrement depuis les dernières élections.
Parallèlement, les réseaux sociaux retiennent l’attention de nos dirigeants, qui ont tendance à réagir à la dernière action collective émergeant de telles ou telles plateformes ou messageries numériques. Nous sommes nombreux à y trouver un moyen d’expression qui nous donne l’illusion d’agir ou l’impression d’exister, alors que nous alimentons simplement des mouvements collectifs éphémères peu à même de produire des effets construits, concrets et réfléchis. Aussi, le pouvoir s’use-t-il vite…très vite avec l’affaiblissement rapide du soutien populaire. Et s’en suit inéluctablement une baisse de popularité qui fragilise la légitimité de ce pouvoir. Par la suite, les nouvelles élections se focalisent alors principalement sur l’éviction des dirigeants sortants. C’est le dégagisme.
Comment alors, préparer le futur sur le temps court d’un mandat réduit à moins de la moitié de 5 années.
Les mécanismes démocratiques se désarticulent, avec pour partie d’explication, l’extinction progressive et programmée des corps intermédiaires au profit des réseaux sociaux. Ceux-ci confrontent en direct, l’intérêt particulier de chaque individu à l’intérêt général, multipliant les mécontentements isolés et rendant improbables les solutions à même de satisfaire la collectivité.
C’est pourtant dans un syndicat professionnel que naissent les idées, se développent la contradiction et la réflexion. Les propositions se construisent et deviennent l’expression d’un groupe et non l’agrégation imprécise d’opinions dispersées.
Notre union doit évoluer, être plus attractive, plus constructive, moins arc-boutée sur des acquis qui doivent se mettre en phase avec nos systèmes.
Très bonne année à tous.
J’ai commencé par Louis XVI, je termine par Napoléon BONAPARTE qui bien que conquérant belliqueux nous a dit avec sagesse :
« Les vraies conquêtes, les seules qui ne donnent aucun regret, sont celles qu’on fait sur l’ignorance. »
Je vous invite désormais à aller conquérir le buffet
Régis CHAUMONT
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