Opération « Réinventer Paris »
Attention: la Ville ne peut pas être réinventée par une kermesse d’images et l’exploitation du travail des architectes.
Mme HIDALGO a lancé un appel à projet sur 23 bâtiments vendus par la ville. 372 projets d’architectes ont été rendus par les promoteurs.
Ont-ils indemnisé les candidats ?
Qui profite du travail réalisé que l’on peut raisonnablement estimer à plusieurs millions d’euros d’études faites le plus souvent, à fonds perdus par les architectes?
Oui, les images produites sont vendeuses. Broderies végétales. Paillettes ensoleillées. Approches environnementales aguichantes.
Trois dérives résultent de cet appel à projets :
1. L’exploitation du travail des architectes amenés à se soumettre à ces compétitions économiquement suicidaires
2. La récupération de ce travail pour la communication d’une collectivité publique
3. L’incitation à une production d’images qui ramène l’architecture à un concours de beauté, en l’éloignant de ses fondements sociaux et culturels.
Nous réagissons :
• En alertant les pouvoirs publics sur ce type de pratiques qui doivent être encadrées. L’espace public doit être fait avec les architectes, en respectant leur travail et en favorisant la création plutôt que l’éclat.
• En favorisant la diffusion de la culture architecturale pour appeler chaque citoyen à avoir un regard critique
• En encourageant les mouvements associatifs liés au développement urbain.
L’Unsfa se mobilise depuis longtemps contre la dérive et a proposé dans le cadre de la loi CAP un amendement à l’article Article 26 sexies rédigé ainsi : « Toute mise en concurrence lancée par une collectivité ou bénéficiant de subventions publiques sous forme de promotion/conception, doit se faire sous forme de concours et ouvrir droit à une indemnisation de la maîtrise d’œuvre par le promoteur. Cette indemnisation est établie sur la base des indemnisations des concours publics ».